Les tunnels maraîchers de l’île d’Arz
Avec beaucoup d’autres associations de préservation de la nature, Les Amis des chemins de ronde veillent au respect des « espaces remarquables », ou zones NDs (Zones naturelles de protection des sites). Ces zones sont inconstructibles et seuls des « aménagements légers » y sont autorisés par la loi littoral.
En matière agricole, les terrains en zone NDs peuvent être utilisés en prairies ou cultivés mais les aménagements y sont limités à 50 m² de surface de plancher.
Sur l’île d’Arz, depuis les années 1990, tout le tour de l’île est classée NDs sur 100 à 200 m de profondeur le long du rivage. La décision est justifiée car ce bord de mer offre de très beaux paysages et le tourisme est une grande richesse de l’île. Cependant, en retrait de cette bande inconstructible, plusieurs zones ont été classées agricoles. C’est ainsi que la commune a pu construire un hangar agricole occupé actuellement par un agriculteur qui y a sa fromagerie.
En juin 2015, un maraîcher bio a obtenu un avis favorable du maire de l’île d’Arz pour cinq tunnels maraîchers hauts de 4 m, longs de 40 m et offrant une surface de plancher de 1860 m². Cette autorisation était délivrée non pas dans la zone agricole, comme on aurait pu s’y attendre, mais dans la bande inconstructible des » espaces remarquables » du bord de mer. Informés de différents côtés, nous avons pris connaissance de l’autorisation délivrée par la maire à qui nous avons téléphoné puis écrit en demandant que ces tunnels intègrent la zone agricole.
Faute de réponse et malgré toute notre sympathie pour le bio, après débat au conseil d’administration, en juillet 2015, nous avons contesté cette autorisation d’urbanisme devant le tribunal administratif. La maire a alors retiré son autorisation et le maraîcher a quitté l’île avec sa famille.
Cette autorisation, si elle avait été maintenue, aurait eu de graves conséquences. Sur un littoral très construit, nombreux sont les catégories de population qui souhaiteraient pouvoir utiliser les espaces restés naturels. Or, si cinq tunnels maraîchers bio pouvaient être considérés comme des « aménagements légers », les tunnels maraîchers non bio deviendraient également possibles dans les « espaces remarquables », de même que les toiles de tente ou les tipis ainsi que les barnums des fêtes de village ou autres. C’en serait vite fini de la préservation de ces sites naturels littoraux qui abritent une faune et une flore originales détruites partout ailleurs en bord de rivage
Nous souhaitons maintenant que le maraîcher soit justement dédommagé de son travail de plusieurs mois, en terre enfrichée et inondée l’hiver, que la municipalité de l’île d’Arz apprenne à respecter les réglementations en vigueur, et que la loi littoral continue d’autoriser les agriculteurs à s’installer sur le littoral, hors « espaces remarquables ».
(Août 2016)
Sur l’île d’Arz, en bord de mer, au Bilic, en zone Nds, zone de protection maximale du littoral, un dépôt de matériaux et encombrants a fait l’objet d’une condamnation à remise en état des lieux sous astreinte en juin 2004 par le tribunal de grande instance de Vannes. Ce dépôt est toujours en place. Pourtant tous les produits déposés ne semblent pas inertes.
De même la petite déchetterie publique voisine connaît actuellement une extension vers le nord très peu esthétique. On y trouve même une caravane abandonnée.
Tout à côté encore, en juin 2015, un maraîcher a obtenu l’autorisation du maire d’implanter cinq tunnels de maraîchage hauts de 4 m et longs de 40 m pour une surface de 1860 m².
Les Amis des chemins de ronde ont déféré l’autorisation correspondante au Tribunal administratif de Rennes pour qu’en soit vérifiée la légalité.
Les rivages ne sont pas le lieu pour accueillir des tunnels de maraîchage. C’est particulièrement le cas sur la petite et fragile île d’Arz. Faire vivre les îles, oui, mais en respectant leurs paysages exceptionnels qui les rendent attractives pour des milliers de touristes.
(septembre 2015)
Ile d’Arz : tunnels maraîchers en « espace remarquable » protégé
L’Île d’Arz est un petit paradis pour touristes grâce à la beauté de ses paysages. C’est aussi un paradis pour les oiseaux grâce à la richesse de son patrimoine naturel. Mais un paradis menacé de désertification l’hiver et d’enfrichement.
C’est pourquoi la municipalité, en 2008, a prévu dans le PLU une zone agricole qui a permis déjà à un jeune couple d’agriculteurs de venir s’installer dans les prairies du centre de l’île. Puis la municipalité a fait venir un maraîcher.
Hélas ce maraîcher vient de planter une serre dans la vallée humide du nord-ouest de l’île, à moins de 100m de la mer et du moulin de Berno réhabilité par une association présidée par Jean Bulot.
La demande d’autorisation, déposée après coup, n’est pas encore instruite. Elle n’est pas non plus affichée en mairie, formalité pourtant obligatoire.
Cette serre serait suivie de cinq autres pour une emprise au sol totale de 1800 m² avec une hauteur de 3,80 m pour permettre au tracteur de manœuvrer. Tout cela en zone Natura 2000 de conservation des habitats (Zone ZSC), et en zone Nds, ou espace remarquable. Et à toucher le sentier côtier en bordure du golfe.
L’information, qui circule sur l’île, n’a pu être contrôlée auprès du maire malgré les demandes de rendez-vous.
Les associations de protection d’environnement, Les Amis des chemins de ronde et l’UMIVEM sont favorables à l’agriculture littorale mais demandent instamment le respect de la réglementation et du zonage agricole.
Marie-Armelle Échard, Amis des chemins de Ronde – Élodie Martinie-Cousty, UMIVEM
(1er juin 2015)